dimanche 16 mai 2010

Le crime et la délinquance ont coûté 115 milliards d’euros à l'Etat en un an

L’insécurité, ça vaut cher. Le crime et la délinquance ont «coûté» 115 milliards d'euros de juillet 2008 à juin 2009, soit 5,6% du PIB de la France, autant que l'Education nationale ou le système hospitalier, selon une étude publiée ce mardi

Une étude menée par un économiste et mathématicien

«Dans un contexte de contrainte budgétaire aiguë, la lutte contre l'insécurité est parfois critiquée pour son coût», relève l'association de défense des victimes «Institut pour la justice», estimant que «le débat gagnerait à être éclairé par ce que coûte l'insécurité elle-même».

L'institut dit avoir demandé une étude à un économiste et mathématicien, Jacques Bichot, professeur émérite à l'Université de Lyon 3. Ce dernier «a pris en compte la totalité des crimes et délits», à l'exception des infractions au code de la route, et comptabilisé les coûts directs (préjudice pour la victime) et indirects (dépenses de sécurité, publiques et privées, notamment).

La délinquance en col blanc la plus coûteuse

Par secteur, Jacques Bichot chiffre par exemple les violences (homicides, viols, blessures volontaires, séquestration, etc) à environ 14 milliards, le crime organisé à 16 milliards, les vols à 10 milliards, et la délinquance en col blanc à 20 milliards.

L'économiste admet que le coût est facile à estimer pour certains faits (délits financiers, vols...), beaucoup plus difficile pour d'autres, tels que les homicides ou les viols. Il indique s'être basé sur des estimations réalisées pour les accidents de la route par exemple, ou sur des expertises, indemnisations ou estimations utilisées par les assurances, tribunaux, etc.

Appel à la «rationalisation des choix budgétaires»

Selon l'association, les études consacrées au coût du crime et de la délinquance sont rares. Elles sont pourtant, selon Jacques Bichot, nécessaires à «la rationalisation des choix budgétaires appliquée à la lutte» contre l'insécurité.

L'Institut pour la Justice, créé en 2007, revendique 160.000 sympathisants.

Il est parrainé par le père d'Anne-Lorraine Schmitt, une jeune femme qui avait été mortellement agressée dans un RER et dont la mort avait relancé le débat sur la récidive.


PNSF

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